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LES GARIBALDIENS

donné l’étoffe suffisante pour quatre cents chemises.

Et ce qu’il y avait de plus merveilleux, c’est que ces excellents patriotes exigeaient et exigent encore que je tienne leurs noms secrets.

Réduit à mes propres ressources, je n’eusse pu faire la moitié de ce j’ai fait.

Nos hommes, qui ne s’attendaient pas à une pareille largesse, passèrent de l’enthousiasme à la frénésie.

Faute de glace, chacun se faisait regarder par son camarade, en poussant de véritables hurlements de joie.

À la vue de ce qui se passait en mer, et sans rien comprendre à ce changement de costume, deux autres barques, chargées à couler, se détachèrent du bord et s’avancèrent vers nous en faisant force de rames.

Les nouveaux-venus reçurent à leur tour leur contingent de chemises rouges et joignirent leurs hourras à ceux de leurs compagnons.

Un d’eux, jeune homme de dix-huit à vingt ans, se sentant inspiré, me demanda une plume, de l’encre et du papier, et improvisa une proclamation dont je l’eusse cru, certes, incapable, et qui fut lue séance tenante et couverte d’applaudissements.

On se compta : on était cinquante environ. On se