Page:Dumersan et Brazier - Monsieur Cagnard ou les Conspirateurs.djvu/20

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Juliette.

Vous la rendrez au commandant du poste. Elle n’est pas pour lui, mais il la fera remettre à la personne à qui elle s’adresse… La voilà, portez-la tout de suite.

Cagnard.

J’y cours.

(Il va jusqu’à la porte et s’arrête ; Juliette profite de cet instant pour entrer dans sa cachette.)

Scène XI.

CAGNARD, seul, se retournant.

Je reviens ; je voulais vous demander, mon prince, si… Eh bien ! où est-il donc ? Il n’a pas pu sortir puisque je bouchais la porte… Il ne peut pas avoir passé par la fenêtre ; nous sommes au second au-dessus de l’entresol. Par la cheminée… il n’y en a pas. C’est unique ces princes, ça va, ça vient, ça entre, ça sort, on ne sait comment. Au surplus, me voilà envoyé extraordinaire, presque ambassadeur. Il est charmant ce Fils de l’Homme ! décidément je m’attache à son parti. Oui ! (avec enthousiasme.) on dira ce qu’on voudra, je suis napoléoniste ! bonapartiste, vive l’empereur ! je suis bonapartiste enragé !


Scène XII.

MANIQUE, CAGNARD.
Manique.

Qu’est-ce que vous dites donc là, monsieur Cagnard ?

Cagnard, surpris.

Moi, je ne dis rien. (à part.) M’aurait-il entendu, ce républicain farouche ?

Manique.

C’est drôle, j’avais cru entendre…

Cagnard.

Ah ! c’est possible, je disais que les bonapartistes étaient des enragés.

Manique.

Ah !… dites donc, je viens vous chercher de la part du bourgeois. Ses amis de la petite Provence sont là, dans la salle basse, ils vont tenir leur club.

Cagnard.

Je ne pense pas comme eux, je ne veux pas y aller.

Manique.

Et la bourgeoise, de son côté, avec les cancanières de son