Page:Dumont - Brest, 1833.djvu/29

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D’avoir trop négligé ta puissance navale.
Celle qu’ont les Anglais ne voit rien qui l’égale.
Nous savons cependant que ton constant désir
Était que la Marine en France vint fleurir :
Cherbourg, Flessingue, Anvers, avec reconnaissance ;
Ont reçu des travaux d’une grande importance,
Qu’a fait exécuter ton zèle pour l’État ;
Ils donnent à ces ports le plus superbe éclat.
Mais nos meilleurs marins, appelés par ta gloire,
Abandonnaient les mers, couraient à la victoire ;
Ils surent déployer une intrépidité
Qui rehaussait le prix de leur habileté :
Vingt fleuves étrangers ont admiré le zèle
De ces fils de Thétis, pleins d’une ardeur nouvelle.
Berlin, Vienne, Dantzick, Friedland, Eylau, Iéna,
Varsovie, Austerlitz, Wagram, Bautzen, Vilna,
Votre sol fut témoin que les marins de France
Ont, comme nos soldats, une rare vaillance :
Que ceux qui, de Neptune affrontent les hasards,
Bravent avec sang-froid tous les dangers de Mars.

Ô monarque fameux ! qui fis trembler le Mondes,
Ta gloire aurait brillé d’un beau, lustre sur ronde,
Si la Fortune avait secondé tes desseins,
Qui voulaient que la France eût les plus grands destins.
La Marine reçut encor, sous ton Empire,
Une augmentation qu’ici je vais redire :
Sous ton règne, on vit plus de quatre-vingts vaisseaux
Sortir de nos chantiers, s’avancer sur les eaux.