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LE CABARETIER DE TRIANON [1]




Pendant tout le règne de Louis XVI, Charles Langlois fut un homme heureux.

Venu tout jeune à Versailles, de Marolles, près de Tonnerre, il s’était rapidement tiré de la médiocrité, avait acquis un fonds de limonadier, rue du Commerce, et vu ses affaires prospérer rapidement.

En 1775, il avait épousé une demoiselle Antoinette Thibault, marchande de poissons d’eau douce, propriétaire de réservoirs et de viviers à Sèvres et à Versailles. Sa belle-mère avait obtenu l’année suivante du duc de Mouchy, gouverneur et capitaine des chasses des « villes, châteaux et parcs de Versailles et dépendances », l’autorisation de faire construire un lavoir dans le pré de Clagny, de l’exploiter, de le louer, ne mettant à ses droits d’autres restrictions que de ne point « étendre son linge sur le boulevard, ni dans les rues » et que la construction qu’elle édifiera « ne

  1. Les éléments de cette petite étude ont été tirés des Archives nationales, W1b 432, dossier 970, et de papiers gracieusement communiqués par M. G. Bourdon, ancien receveur particulier des finances à Gorbeil.