— Ah ! tu as dit que c’était une chose bien nue ?
— Oui, pour exprimer que c’est une chose naturelle.
Elle rit à nouveau, déguisant un léger mépris et un attrait étrange pour ce jeune homme robuste et naïf.
— Je vais te dire tout. Voilà : il ne faut pas dire à une fille qu’elle est jolie parce qu’elle le croira…
Jean leva les sourcils en l’air, ouvrant des yeux ronds qui firent encore rire sa cousine.
— Si la fille le croit, cela prouve qu’elle est intelligente, dit-il enfin.
— Ah oui ! fit-elle avec un air finaud.
— Qu’as-tu l’air de faire entendre, Lucienne ?
— Tu le sais bien…
— Pas du tout. Je te dis que tu es jolie, tu le crois, rien de mieux.
« Si je savais que tu en puisses douter, je ne te le dirais pas. »
— Voyons, Jean tu ne veux pas comprendre. Si je te dis la vérité, tu m’auras fait marcher…
— Fait marcher ? Mais non !
— Enfin, tu dis à une fille, pas moi, qu’elle est jolie. Elle le croit. Donc elle t’en est reconnaissante, et elle peut avoir envie de te prouver cette reconnaissance. Elle…