Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/125

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— Une porte secrète du lycée.

Ils avançaient, attentifs et tendus comme des conspirateurs poursuivis. Enfin, après avoir croisé deux personnages qui eurent l’air aussi désireux qu’eux-mêmes de ne point être reconnus, ils furent aux limites de la ville.

— Suivons ce chemin creux, dit Jean, nous ne serons pas vus par les gabelous de l’octroi.

Lucienne se mit à rire.

— Je sais, je sais.

Ils passèrent sous l’arche sinistre et obscure d’un pont de chemin de fer, puis cinq minutes plus tard, franchirent un passage à niveau.

— Maintenant nous pouvons parler à l’aise, nous sommes sur la route. Dans trois minutes nous allons prendre le petit chemin où pas un chat ne passe jamais, je crois, car il est absolument gazonné.

Lucienne était très heureuse cette fois. Le poids de la fortune des Dué ne pesait plus sur sa tête comme dans la maison de son cousin. Elle était au grand air et son sentiment se nuançait de mépris gouailleur, mais cordial envers ce Jean qui se conduisait comme une pimbêche dévote.

Mais elle déguisait sa pensée parce que redevenue calculatrice et maîtresse de soi…

Jean lui dit :