Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/13

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Ce n’est point la besogne d’un prochain bachelier que d’aller surveiller de vastes cultures industrielles. Ne pourrait-il pas lui en venir la tentation de renoncer à un avenir traditionnel de légiste, pour ces travaux au grand air qui doivent rester le privilège des hommes d’étude âgés ? On laissait bien au jeune homme une servante. Mais elle courait le guilledou. Heureusement d’ailleurs !… Ainsi, solitaire dans la maison patrimoniale, Jean Dué lisait sans cesse, coutumièrement heureux. Mais ce soir une sorte de crainte et d’angoisse voluptueuse agaçait en lui des nerfs inconnus.

Autour de l’adolescent, la lourdeur un peu morne d’une habitation vétuste et bourgeoise s’ordonnait partout. À côté, le salon dormait sous ses housses, et la salle à manger étalait ses boiseries de chêne blond. Le bureau de M. Paul Dué, sévère et doctoral, voisinait encore le vestibule démesuré d’où partait un escalier de pierre bordé d’une rampe sculptée que les antiquaires venaient de loin admirer. Au-dessus, deux étages de chambres et deux salons familiers occupaient le dispositif architectural intérieur, parmi des couloirs compliqués, des placards innombrables, des penderies, des débarras et tous les coins dont se fait une maison riche et vieille.

Il y avait enfin, au sommet, le charmant