Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/152

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en mariage a plus de droits qu’une ouvrière, et que le texte légal ne lui en donne. Notre interprétation des lois est ici subordonnée aux données financières de la question. Il y a ensuite le monde des artistes, gens de lettres, gens de théâtre, de presse et de politique. Ici il n’y a censément plus de lois du tout. Chacun organise un système marital à son gré et nous savons donner au Code les souplesses nécessaires pour aider cet individualisme. On trouve couramment des personnes de ce milieu qui ont divorcé cinq ou six fois et qui se transmettent une femme ou un mari comme ils se vendraient un tableau.

— Triste exemple ! dit mélancoliquement Mme Dué, car cette organisation du concubinage tend à passer dans le reste de la masse.

M. Dué fit un signe d’impuissance, puis termina :

— Il y a enfin des règles à l’usage du commun. Là c’est le rude droit romain qui règne, et il place la femme en qualité de servante et de maîtresse reconnue auprès de l’homme. Je n’ose certifier que ce soit beaucoup plus moral que le mariage entre égaux des gens de plume, de pinceau ou de grimes…

Jean se crut autorisé à commenter les explications de son père.

— Je suis vraiment étonné que le mariage, dont, depuis des siècles, on modifie sans cesse