Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/163

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Soudain elle le lâcha.

— C’est peut-être une autre femme que tu cherches. Tu sais, on ne se fait pas de tort entre nous. Dis qui c’est ?

Il affirma avec énergie :

— Mais je ne cherche pas de femme du tout.

Elle s’esclaffa :

— Eh bien, tu en as trouvé une. Quoi, tu gagnes le gros lot sans le vouloir !

Comme il se taisait, elle prit un ton inquiet.

— Tu n’es peut-être pas d’ici. Tu voyages et tu te trompais de chemin ?

Il dit, orgueilleux :

… Ah si, je suis d’ici. Personne ne l’est plus que moi.

Elle releva cette affirmation.

— Tu crânes, mon petit, mais pour ce qui est d’être du pays, tu passes sûrement après moi. Je suis de la plus vieille famille.

Jean haussa les épaules,

— Moi, je suis mieux que ça.

Elle eut un ricanement.

— Petite bête ! Si tu es de la ville, tu sauras ce que mon nom signifie :

« Je suis Alphonsine Dué. »

Jean reçut son propre nom comme un coup de merlin. Sa bouche lui fit mal quand il voulut parler.

— Hein, ça t’en bouche un coin ! triompha--