Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

question douloureuse, mais se contenta d’affirmer :

— Ah elle a bien besoin d’être aimée par un homme comme toi, capable de faire pour elle…

Lui n’écoutait plus. Il se perdait dans ce monde de malheurs et d’inexorables défaites peuplant autour de lui ces demeures qu’il avait frôlées en les croyant remplies de gens heureux. Et il en vint à se demander si son père même connaissait toutes les sanies sociales devant lesquelles une justice avertie devrait plutôt pleurer que sévir.

— Écoute, Alphonsine, dit Jean, que le poids de nouvelles responsabilités pressenties ramenait à ses conceptions morales, écoute, je suis très heureux de t’avoir vue et je ne t’oublierai pas.

Elle songea :

« Dans une heure tu n’y penseras plus. »

— Tu me crois, Alphonsine ?

Sans rien dire de sa certitude que les paroles captieuses cachaient au fond une indifférence polie, elle prit une voix mouillée pour articuler :

— Oh… oui.

— Hé bien, je voudrais que tu ne fasses plus ce métier.

Elle pensa qu’il fût convenable d’approuver.

— Je ferai comme tu voudras, mon chéri.