Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/189

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de la sente, j’ai vu la petite. Elle m’a dit : « Tiens, porte ça à… »

— Elle vous a expliqué comment elle se trouvait là ?

— Bien sûr. Je connais l’histoire du forgeron. Il se vante partout qu’il a couché avec elle. Mais c’est un menteur. On le sait.

Jean demanda, comme malgré lui :

— Tiens… Il dit ça ?

— Oui…

La femme devina avoir trop parlé. Elle continua :

— Ah !… Ce qu’elle vous aime, cette enfant !

— D’autres que vous l’ont-ils vue ? demanda Jean.

La vieille fut dubitative.

— Je ne le pense pas. C’est si isolé, votre maison !

— Mais puisqu’elle était sur la route ?

— Oh ! elle est accourue en me voyant et elle est rentrée tout de suite.

Désireuse d’apaiser ce grand jeune homme grave, la mendiante reprit :

— Ce qu’elle est mignonne tout de même. Il n’y a pas la pareille, et bonne avec ça. Elle m’a donné trente sous.

Jean comprit l’appel. Il donna deux francs à la messagère, puis tourna les talons.

La femme courut après lui.