Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/215

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La jeune fille rit très haut :

— Voulez-vous parier ?

— Je parie, mais quoi ?

Elle dit :

— Le perdant sera battu par le gagnant.

— Battu, Lucienne ?

— Oui, battu. Vous ne l’avez jamais été ?

— Non, ma foi !

— Eh bien, ce sera un commencement. Moi je le fus souvent, et si vous voulez que ça m’émeuve ou me fasse peur, il faudra taper fort.

— Et si je tape trop fort ?

— Tant pis pour moi.

— Vous en avez des jeux, Lucienne !

— Oui ! j’aime les jeux violents. Y sommes-nous ?

— Mais je ne vois pas en quoi il faut y être.

— Hop !

Elle tira en arrière la chaise de Jean qui se trouva à demi chu. Il ne pouvait plus bouger. Si Lucienne le lâchait il tomberait sur les reins. De fait il était pris.

— Ah ! ah ! Vous ne pouvez pas le nier. Si je lâche vous ramassez une belle pelle. Si vous bougez, je lâche…

Jean allait dire : je vais me faire mal ; mais une honte virile le retint. Il sentit qu’il lui