Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/58

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de se sentir si proche de l’instinct, et pour expliquer son geste, il embrassa sa cousine derrière l’oreille.

Elle eut un grand frisson.

Il fit le tour de la pièce.

— Vous ne voulez plus de gâteaux, Lucienne ?

Elle eut un rire narquois.

— Il n’y a plus de porto ?

— Mais je vais en chercher, cousine. Il y a du porto chez Jean Dué.

Il sortit. Lorsqu’il reparut, Lucienne, en contre-jour, tirait son bas droit, le pied sur la chaise de Jean. Il vit d’un clin d’œil la jambe longue et fine, l’attache délicate de la cheville, et l’articulation du genou. Une lueur rose jouait plus haut sur la chair entrevue de la cuisse. Le jeune homme fut saisi comme si on l’avait pendu.

Il voulut être galant, car l’idée ne lui vint pas que ce pût être une mise en scène destinée à lui inspirer le courage d’un amant. Il dit :

— Dieu, ma cousine, que vous avez la jambe bien faite.

Elle avait rabaissé sa jupe avec promptitude.

— Ah ! vous m’avez fait peur. Je ne vous croyais pas si vite de retour. Excusez-moi, dites !

Elle prit un air inquiet.