Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/97

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— Vous voulez dire que je respecterais bien ces trucs-là si je n’en usais jamais. Vous avez tort, Lucienne.

— Vous êtes un type compliqué…

— Pas tant que vous, ma jolie cousine.

Après un regard aigu à son cousin elle mangea, puis ayant reposé la tasse avec précaution sur une table, glissa sous la pelisse.

— On est bien là-dessous, Jean. J’aimerais vivre ici cachée tout le temps.

— Toute votre vie ?

— Oh non ! Mais quelques jours.

— Que feriez-vous ?

— Je dormirais sous la pelisse.

— Comme emploi du temps…

— Vous viendriez me voir et nous causerions.

— De quoi ?

Elle eut un regard en coin et ne répondit pas.

— De quoi, ma cousine ?

— De ce qui vous plairait. Vous êtes le plus instruit, vous dirigeriez la conversation.

Jean, jusqu’ici, n’avait pas retrouvé ses émois troubles et inquiétants de la nuit et du lever de Lucienne. Mais la pente des mots prononcés l’aiguilla comme malgré lui sur la voie redoutable.

— Écoutez, Lucienne, ma conversation vous ennuierait peut-être, mais la vôtre, elle…