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KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

doute ne pourrais-je pas en sortir facilement.

Je commençais à sentir la fatigue, mais me reposer ici eût été absurde. Je m’enfonçai donc dans la lagune ouverte à l’air. Cinq mètres plus loin, cela parut n’avoir plus d’issue, mais je perçus un rideau feuillu qui pendait sur une autre ouverture encastrée entre deux murs épais. Je passai sous ce rideau et me trouvai cette fois dans un petit lac. Près de moi, en un éboulis terreux, sur un îlot de quelques mètres, une végétation confuse et dense s’agglomérait. Je m’y hissai, certain de n’être pas vu. Tout se referma en effet sur moi. Essoufflé, dans l’herbe épaisse, je tentai de reprendre mes forces.

 

Le bonheur cependant me possède et une ardeur secrète, quoique tardive, pour Zenahab. Aux ombres portées, je crois lire qu’il est cinq ou six heures du soir.