Page:Dunan - Kaschmir, Jardin du bonheur, 1925.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

53
KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

jaloux et outragé. L’idée que j’appartinsse à une femme polygame ne me vint point, je croyais la polyandrie réservée au bas peuple. Je cherchais cependant une arme dans la chambre où le caprice d’une Nourmahal du XXe siècle m’avait installé. Il n’y avait rien qui pût servir à combattre. C’était voulu :

On m’apporta peu après à manger. Il n’existait encore, évidemment, aucune raison de m’empoisonner. Je n’avais donc pas à me méfier jusqu’ici et fis honneur à la complexe cuisine du pays.

Comme je terminai mon repas, on vint en chercher les reliefs.

Le serviteur, un sikh robuste, me dit ensuite en anglais, comme un tenancier de fumerie ou de café, dans le Strand :

— Wisky, pavot, chanvre ?

Je fis non de la tête.

— Dormir alors, car maîtresse ne reviendra que ce soir. Jusque là, rien :