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KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

porte battît, je sentis quelqu’un arriver. Un frisselis de tissus légers s’approchait très lentement. Sans remuer doigt ni œil, je restai impassible, tendu toutefois pour tout percevoir et tout comprendre. Une femme me frôla, grande, orgueilleuse d’allure et parfumée jusqu’à l’écœurement. Elle s’arrêta à mon côté, en battant du pied, puis avança encore. Je ne vis son masque qu’au moment où elle prit place devant moi, assise à la turque sur un tapis de prière. Le visage que je pus deviner très beau était couvert d’une gaze légère et le corps enveloppé dans des mille plis lourds d’innombrables écharpes. L’ensemble restait mystérieux, mais menaçant plus encore…

La femme, sans préparation, dit avec autorité et froideur en un anglais très pur :

— Tu seras mon époux ?

Je la regardai impassiblement, et, sans