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KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

abandonné dans une pièce où je reconnus quelque chose d’hybride, participant de la mosquée et de la lamaserie tibétaine. Le cylindre à prières était fixé au mur, avec une sorte de pédale pour l’actionner et une clochette qui devait tinter après chaque révolution complète. Quatre piliers ne soutenant rien étaient disposés en carré au centre de la pièce. Deux lampes brûlaient à gauche et à droite de l’entrée, faites de mèches trempant dans des bols de cuivre ciselé, aux flancs desquels je lus des sourates coraniques. Un Bouddha devait être enseveli sous une profusion d’étoffes brillantes face au cylindre à prières. J’en devinais les multiples bras et sans doute les genoux croisés. Les murs peints en bleu semblaient d’une petite chapelle catholique. Cela devait être un sanctuaire.

Je fis lentement le tour de la salle. L’absence d’ornements ne permettait pas de dissimuler des trous réguliers par les-