Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/116

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garnies d’arbres. Elle aborda en un lieu que la lumière des étoiles lui montra orné d’une berge de sable, y tira son bateau, le dissimula et s’en alla devant elle en jouant avec le poignard qu’elle portait à sa ceinture.

Le jour la vit au pied d’une colline que des maisons dominaient. Elle suivait un chemin bien tracé.

Le soir vint. Ioanna trouva une auberge isolée, à un carrefour et entra s’y restaurer. Elle avait de l’argent, paya et obtint un lit.

Au matin le tenancier l’éveilla.

— Bonjour fit-il en riant niaisement.

— Bonjour. Que me voulez-vous ?

— Voilà. Vous êtes armé ?

— Oui. Et habitué à la guerre, fit audacieusement la jeune fille.

— C’est bien cela que j’ai vu, et pourquoi je viens vous demander si…

— Si quoi ?

— Voilà, il y a en bas deux marchands, avec une mule, qui vont à un pays qui se nomme Orléans.

— Bon.

— Ils avaient fait marché avec un soldat. Il devait les accompagner et les défendre, car ils sont peureux et âgés.

— Qu’est-il advenu ?

— Le soldat s’est querellé hier soir, près d’ici, avec un paysan qui lui a passé sa