Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle lui monta sur l’échine sans plus de façons.

À Fulda, on avait des chevaux pour le labour et pour porter mille choses à Mayence. Dix fois, Ioanna s’était amusée, comme les jeunes moines, à grimper sur les bêtes paisibles. Elle avait parfois fait même des excursions hors du monastère, une fois jusqu’au Rhin, pour remettre des manuscrits copiés à un batelier qui devait les emporter jusqu’à Constance.

Elle savait donc se tenir et poussa sa monture.

Mais, évidemment, il ne fallait point s’en aller donner dans le parti de brigands qui venait d’attaquer, de détrousser, et probablement d’égorger les deux inconnus.

Ioanna hésita, puis prit le parti de revenir vers Orléans. Mais une péripétie inattendue se produisit.

Suivant sans doute les côtés herbus du chemin, les agresseurs de l’instant précédent gardaient un vif désir de reprendre le cheval enfui, et le suivaient.

Et, comme le ciel était clair, ils avaient vu un personnage inconnu enfourcher la monture.

Alors, ils s’élancèrent en poussant des cris forcenés.

— Tue !… tue !…

L’un d’eux empoigna Ioanna par sa botte.