Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/149

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conquête du monde. Il égorgea de sa main trois négresses soupçonnées de ne pas satisfaire avec assez de hâte les caprices de sa bien-aimée.

Ce fut en vain pourtant qu’il sollicita les sens de l’adorée mystérieuse. Elle était docile, mais ne savait point, comme toutes les femmes des harems, simuler la joie pour plaire à son seigneur.

Elle pensait à Fulda, à Paris, à Marseille et à Gontram. Une tristesse totale accompagnait ses gestes et, si elle souriait, ce n’en était que plus triste. Elle ne voulut point voir les autres femmes du harem. Celles qui vinrent pour converser l’ennuyèrent. Un seul souci les tenait celui du nombre de démonstrations amoureuses que le Maître leur avait données.

Enfin, au bout de trois semaines, séduit par une fillette ramenée des bords de la mer Noire, le pacha cessa de voir Ioanna.

Alors elle commença à se demander comment elle pourrait fuir. C’était là une chose difficile, mais comme personne ne la soupçonnait possible, elle devait être réalisable.

Ioanna y pensa tout un mois. Elle tenta de connaître la forme du palais, sa situation et ses défenses, et cela eût découragé quiconque.

Mais, un jour, elle vit un eunuque nègre, qui avait été bâtonné et auquel on avait