Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/181

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devait être un jour la langue française, et dont les hommes des âges futurs regarderont avec surprise la forme patoisante et sauvage.

Là-bas, en Orient, les querelles entre adorateurs des images et destructeurs continuaient dans le sang. Le patriarche Méthode, aidé de l’Empereur, faisait mettre à mort les iconoclastes et la terreur rendait aux icônes leurs dévots longtemps honnis.

Le Danois Oger, de la race des aventurer normands s’établissait en Normandie. D’autres, l’imitant, tentaient de prendre possession des côtes d’Espagne où ils rencontraient la cordialité des Sarrasins. Toutefois leur incertaine loyauté, ainsi qu’en faisait foi quelque contrat mal observé, les faisait tôt d’irréconciliables ennemis. On convertissait, entre temps, par la conviction et un peu par la terreur, les Bulgares dont les hordes belliqueuses venaient parfois jusqu’en Thessalie, aux portes de la Hellade. Le pape Grégoire IV mourait, et Sergius le remplaçait. Enfin, la mère de cet ivrogne qui se nommait Michel et qui régnait à Byzance, prise sous l’influence d’un moine de Fulda, d’une rage évangélisatrice, se mettait à persécuter les disciples de Manès.

Les Manichéens croyaient que le mal et le bien sont deux faces de l’absolu et qu’on peut gagner le ciel par le péché. Ils se livraient donc à des débauches choisies, non pour le