Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/62

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erreur. Au loin, des soldats apparurent, allant vers l’ouest.

Elle revint sur ses pas. De nouveau elle eut le sentiment d’une sorte de battue organisée, qui la chassait et bientôt allait la prendre.

Et, à certain moment, dissimulée derrière des rochers, elle vit enfin passer la vieille rencontrée la veille et qui menait trois hommes armés.

Ionna comprit que sa présence dans les bois expliquait seule cette traque. Elle se mit à fuir du seul côté libre encore. La nuit vint. Elle ne put sommeiller, prise par une sorte de terreur sourde. Au matin elle eut aussi la certitude qu’on la suivait de près. Elle marcha, déjà lasse et mélancolique. Tout le jour passa à travers la dense forêt sans que derrière son pas elle cessât de sentir un ennemi acharné. Elle entendait aussi au loin des abois de chiens.

Enfin elle arriva, au soir tombant, épuisée et terrifiée, devant une vaste demeure aux murs élevés, étayés par des troncs d’arbres.

Une porte était devant elle. Ioanna désespérée frappa.