Page:Dunan - La Philosophie de René Boylesve, 1933.djvu/18

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d’abord. Ensuite, d’après des critères éthiques qui réclamaient, par exemple dans le roman, la punition des fautes et le bonheur terminal des gens de « bon esprit ». C’est ainsi que les Liaisons dangereuses, œuvre parfaitement immorale en soi, et d’un étonnant cynisme, volontiers « sadique », gardèrent l’estime des cuistres, parce que le crime y est châtié, tandis que le Sopha de Crébillon, ou ses Égarements du Cœur et de l’Esprit, authentiques chefs-d’œuvre, qui ne se soucièrent point toutefois de faire de belles fins, restèrent classés parmi les œuvres « infernales ». J’ose dire que de telles règles de jugement devraient avoir fait leur temps.

De même — et le fait mérite remarque — à toutes époques on estima un ouvrage selon le niveau des classes sociales dont il traitait. Émile Zola vécut dans la fortune sans doute, mais dans un discrédit certain, venu de ce qu’il attentait aux