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Page:Dunan - La Philosophie de René Boylesve, 1933.djvu/26

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méditations, sans lecture même (c’est un cas fréquent), et simplement parce que le public aime les méchancetés très affirmatives et les admirations déraisonnables, comme il admire les dentistes forains, les bluffeurs, les comiques de café-concert… Tout le monde peut et doit avoir un avis sur les livres lus. Ces avis sont fonction de la culture, de l’intelligence, de la liberté spirituelle, des préjugés plus ou moins raisonnés de ceux qui les formulent ; ils constituent le témoignage psychique des milieux. Mais il est inadmissible que le critique professionnel opine comme l’homme de la rue, sans plus d’efforts pour se libérer des œillères banales, avec la même passion étroite, et d’autant plus impérative, qui, voulant s’imposer, devient vaniteusement stupide aussitôt.

Si l’homme auquel je consacre ce travail fut de son vivant tenu pour un écrivain de seconde zone, une sorte de faiseur