d’ouvrages sans couleur, mais édifiants, c’est précisément qu’on ne savait pas le lire et qu’on le jugeait « par principe ». Mais qui ? Les critiques. Je ne m’abuse pas sur l’influence des tenanciers de rez-de-chaussée littéraires d’où sortent des oracles hebdomadaires sur les chefs-d’œuvre du jour. Pourtant il faut reconnaître qu’ils ont une influence sur les éditeurs eux-mêmes, et, s’ils sont importants, sur les autres critiques désireux de suivre le courant… Parce que celui-ci n’aura pas cru devoir opiner touchant tel auteur, et semblera le tenir pour négligeable, l’éditeur, homme d’affaires et qui n’est pas tenu d’avoir d’autres qualités, ne fera pas, au bénéfice de cet auteur, les sacrifices de publicité indispensables. Ainsi l’homme de génie — c’est banal — pourrait végéter parce qu’on omettrait de le citer dans un journal. L’aventure ne serait ni neuve ni même rare. De très nobles écrivains, depuis dix ans, ont aban-
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