restent dans l’ombre de leur vivant. Il est entendu au demeurant que l’ombre, en France, appartient de droit au talent. Victor Hugo eut un mal infini à percer, et l’Académie l’élut à sa cinquième candidature. Sans 1848 et l’exil de 1851, il fût resté méconnu. Zola resta dédaigné toute sa vie. Il se vendit, par chance, mais surtout parce qu’il faisait scandale. Le scandale est sans doute pour l’écrivain un moyen de réussite. Toutefois, René Boylesve n’aurait pour rien voulu trouver là le succès. Question de caractère. C’était un bourgeois paisible et amoureux de la mesure, qui redoutait beaucoup les tréteaux de la gloire. On conçoit, maintenant qu’il est mort, la raison qui me fait écrire à son propos. Il s’agit de lui rendre une justice équitable, sans intrigues ni faux poids. Il s’agit aussi de préciser en quoi cet homme fut toute sa vie incompris. On le jugeait sans le connaître, ce qui est courant, mais ce qui entretint chez lui
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