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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/225

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Cassius ? un louche politicien dont le rôle dans la guerre de Crassus contre les Parthes, est assez inquiétant. N’abandonna-t-il pas son chef, quelques jours avant qu’il fût tué et l’armée romaine détruite. Comment le fit-il ? De quel façon revint-il d’Arménie à la côte, dans un pays hostile ? On se sent ici porté à supposer une complicité avec l’ennemi, peut-être une traîtrise payée. L’historien qui veut innocenter Cassius est donc obligé de supposer que Crassus lui donna l’ordre de partir ou autorisa Cassius, son Questeur — mais dans quel but ? — à quitter l’armée. Dans une situation aussi mal engagée que la sienne, et devant l’ennemi, c’est peu vraisemblable. Cela fait penser à la complicité de Scaurus avec Jugurtha, longtemps auparavant, qui n’empêcha point d’ailleurs ce Scaurus, hypocrite fieffé, de devenir prince du Sénat romain. Cassius, ambitieux sans aucune vergogne, dut voir dans la disparition de César un moyen d’acquérir une gloire utilisable. Il était poussé par un désir ardent de monter tout de suite très haut, et il n’était, César vivant, pas de ceux auxquels iraient les premières faveurs du Dictateur. Il avait épousé une fille de Servilia et cela lui permit d’entraîner Brutus.

Ce Brutus fut la cheville ouvrière du com-