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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


reur Sterling, le fameux journal de finance supérieure où il était entré depuis peu. C’est là, en discutant des plus graves problèmes de la monnaie, qu’il prenait idée définitive de son intelligence et de son rôle dans la société. C’était aussi son excuse spontanée, lorsqu’il se rendait dans les quartiers de la périphérie, en quête de quelque idole de sa façon…

Et Adalbret sortit, tout fier du parfum infâme qu’il répandait. Il était assuré de séduire sans défaillance les plus ordurières beautés des coins excentriques de Paris. Mais derrière ses pas, sans qu’il s’en doutât, Amande se précipita et se mit à rire dans sa voiture, tandis que le taxi de son mari filait par-devant. Adalbret prit, ce jour-là, la précaution d’entrer d’abord dans quatre ou cinq bistros pour y boire un peu de tord-boyau. Cela lui permettrait peut-être d’acquérir les qualités qui lui faisaient défaut.

Bientôt il commença de voir trouble. Sa séduction croissait…

Et il s’achemina vers le quartier de la Goutte d’Or. Amande le suivait toujours, vêtue avec simplicité, et sans trop de bijoux, car elle prévoyait qu’il faudrait sans doute pénétrer dans des lieux privés de toute dignité. Les choses se passèrent d’ailleurs comme dit : Adalbret commença d’errer à travers les rues en cherchant une femme conforme à son désir.