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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS


partenaire qui tentait à nouveau d’employer les ressources de son art amoureux.

Amande se défendit :

— Non, c’est assez, laissez-moi !

— Mais puisque ce vous est tant agréable, Permettez-moi d’ajouter un post-scriptum à cet agrément.

Amande s’abandonna :

— C’est que je crains, vraiment…

— Quoi donc ? demanda l’autre.

Elle hésita à avouer et fut prise d’une pudeur inattendue.

— Dites ce que vous craignez ?

— D’aimer cela à tel point que je ne puisse plus m’en passer.

L’homme se mit à rire :

— C’est vrai, il faut beaucoup de volonté ensuite pour rester privé de ces délices.

Amande ne disait plus rien, les yeux clos et les dents serrées, elle condensait toute sa sensibilité pour percevoir, avec le plus d’acuité et de délicatesse possibles, les jets de feu qui parcouraient ses vertèbres et des organes inconnus, sis au tréfond de son corps, et qui vibraient comme des cloches.

— Oh ! fit-elle je voudrais mourir.

— Trop tôt ! ricana l’amant.

Elle frissonna :

— Ce serait un moyen si exquis de passer de ce monde dans l’autre.