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LES MARCHANDS DE VOLUPTÉS

— Pourtant, madame, je croyais, remarque Amande, que ces choses-là étaient généralement payées par les hommes. N’est-ce pas suffisant, sans les faire solder aussi par le sexe en face ?

Estelle passa la main sur son pagne et se mit à rire.

— Ah !… ah !… oui, je vous entends. Vous n’êtes pourtant pas venue ici dans l’intention d’y gagner votre vie ?

— Aucunement, madame.

— Fort bien. En ce cas, je me contenterai de vous demander, à cause de vos dispositions, et du lustre que vous répandrez sur ma maison, deux cents francs par jour.

Amande rit à son tour.

— Mais ne touchez-vous pas d’argent du côté mâle ?

— Si, certainement. Mais songez à mes frais immenses qui ne seraient pas couverts autrement. Ici, c’est comme en beaucoup de théâtres. Je fais le service à un certain nombre de gens de plume et de dames du même, à des sénateurs et à des personnes du monde qui me font ensuite de la propagande…

— Ah ! fit Amande, il y a ici un service de presse…

— Parfaitement. Je suis très moderne, moi. Alors j’ai décidé, pour avoir un personnel considérablement réduit, mais de premier ordre, de ne recevoir que des femmes