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Page:Dunan - Les Pâmoisons de Margot, 1932.djvu/21

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à nous raser avec votre boucan, nous allons vous débarquer sans plus de façons.

Mais le vieux tenait toujours levée la jupe de Margot, et il désignait d’un index vengeur ce qu’on voyait d’une peau crémeuse et douce, certainement, au toucher, puis l parla d’une voix de tonnerre :

— Voilà donc ce qu’on voit de nos jours… Voilà le monde moderne… Des audacieux osent défendre une fille qui montre cela…

— Elle ne le montrerait pas si vous laissiez tomber sa robe, répondit le personnage à lunettes.

— Elle le montrait en courant pour rattraper l’autobus.

— Eh bien, attendez, pour revoir ce spectacle, qu’elle courre après une autre voiture, et fichez-nous la paix.

Mais Margot, désespérée, comme l’autobus ralentissait, sauta à bas en hâte, la figure écarlate et rongée de remords.

Car c’était ce petit imbécile de fils de Mme Concierge qui, très certainement, était le coupable. Il n’avait jamais pris de leçons pour explorer les intimités féminines. Il s’était précipité sur les lingeries de Margot comme une chignole dans un bout de bois blanc.

Et il en était résulté un accroc irréparable.

Mais Margot se disait aussi :

— Bah ! qu’est-ce que cela fait, on va s’amuser tout à l’heure.

Car elle se souvenait de sa promesse de trouver de l’amour, beaucoup d’amour, et tout de suite.

Et son aventure était loin de la décourager…