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UN MONDE

sible à tous les hommages que lui valait son incomparable beauté, la Leona n’aimait qu’un jeune homme, un pauvre orphelin, mais elle l’aimait en lionne, et pour lui, elle eût repoussé les prières d’un roi.

Cependant, un riche hacendero, épris d’elle à en perdre la raison, la demanda en mariage à ses parents qui, très maltraités par la fortune et de la classe la plus humble, se trouvèrent à l’apogée du bonheur en entendant cette proposition.

La Leona que l’on n’avait pas consultée, refusa net, dès les premières paroles qu’on lui dit, à ce sujet, et rien, ni prières ni menaces, ne put ébranler sa résolution.

Sa mère, au désespoir d’une pareille obstination, finit enfin par la menacer de sa malédiction si elle ne lui obéissait pas ; la Leona ; qui aimait sa mère, se résigna.