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INCONNU

dières remplies de sable et d’eau étaient surveillées par des hommes presque nus et à l’air farouche, de tous les sangs et de toutes les couleurs ; Indiens, créoles, métis, noirs, jaunes, bistres, blancs et olivâtres, misérables vagabonds qui, le couteau pendu à une ceinture de crêpe de Chine tout souillé,on bien à une amarre de lianes, prenaient, en me voyant passer, des airs de matamores et des poses de Cid, dans l’intention probablement de me donner, à moi, étranger, une haute idée de leur personne et de leur pays.

Au milieu de ces travailleurs étaient étendus à terre des zarapes couverts de petits sacs pleins de poudre d’or et représentant des tables de jeu ; à l’entour, des Indiens déguenillés, les lions de l’endroit, fumaient avec sangfroid leurs cigarettes, tout