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UN MONDE

froid ce qu’ils ont fait d’horrible dans le délire de la nuit, et ils ont peur. Les derniers se réjouissent, chantent et pourtant ce jour nouveau ne doit leur apporter que de grandes fatigues et un modique salaire.

Comment expliquer le contraste, don Pablo ?

— Par l’effet d’une conscience satisfaite.

— Oui, vous avez raison, par la conscience et les souvenirs !

La voix de mon hôte était tellement émue en prononçant ces mots, qu’elle m’alla droit au cœur ; je fis semblant de ne pas m’apercevoir, que deux grosses larmes sillonnaient sa mâle et énergique figure. Nous continuâmes silencieusement notre promenade.

Après plusieurs détours, je crus reconnaître l’endroit où nous nous trouvions.