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les parques

L’haleine interrompue a des sifflements sourds ;
Sur ce visage pâle une angoisse indicible,
Exaspérant les traits, traduit et rend visible
Le spasme douloureux qui va trancher les jours ;
Puis le râle apparaît, suivi d’un grand silence,
Puis un dernier soupir qui brusquement s’élance,
Puis le cadavre, ô Mort, rivé sous tes doigts lourds.


Misérable néant de la grâce effacée !
Cette gorge, autrefois si fière, est affaissée ;
Le col s’est décharné, le front s’est rembruni ;
Le sourire a fait place à deux rides moroses,
L’incarnat de la joue aux funèbres chloroses,
La neige éblouissante à l’ivoire jauni ;
La splendeur du regard d’une taie est couverte ;
On démêle, à travers la paupière entr’ouverte,
L’insondable stupeur du sommeil infini.



Alors sur cette face il semble que l’on voie
Surgir de l’horreur même une tranquille joie
Qui détend la rigueur des traits rassérénés ;