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bon sens, dont les principes ne sont rien moins que des rêves chimériques qu’ils rejettent avec le plus souverain mépris. Aussi, toujours enveloppés des ombres de l’ignorance la plus profonde, ils fuient la lumière qui cherche à pénétrer jusqu’à eux ; les principes les plus certains et les plus évidens leur sont inconnus, les inventions utiles les effraient, et la mère nourricière du genre humain demeure plongée dans les ténèbres de l’indifférence, malgré l’attention d’un grand nombre d’agronomes instruits qui font de vains efforts pour faire briller l’éclat de sa noblesse aux yeux d’un vulgaire peu digne de leurs soins et de leur empressement, qu’il accueille parfois avec indifférence, et souvent même avec le plus injuste mépris.

La routine est une maladie qui, bien que chronique, n’est pourtant point incurable : un remède actif et constant peut, tôt ou tard, en opérer la guérison ; ce ne sera donc qu’en exposant sans cesse aux yeux de ce vulgaire ignorant la route qu’il doit suivre, qu’il finira par s’y laisser entraîner.

Oh ! qu’il serait à souhaiter que, par un Manuel mis à la portée des cultivateurs et répandu dans toutes les campagnes, on pût faire dispa-