Page:Durand - La pomme de terre, 1834.djvu/226

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alternative et constamment subordonnée à la volonté du cultivateur : c’est donc dans ce chaos de propriétés végétatives que l’homme intelligent doit chercher à distinguer et à connaître la plus abondante, afin de diriger son action sur l’espèce de végétal qu’elle est naturellement destinée à développer, nourrir et fortifier. La pomme de terre convient, par exemple, presque toujours avant et après les céréales ; ainsi, au lieu de laisser les terres en jachère pour faciliter le développement des sucs propres à la production du grain, on leur confiera ce précieux légume, dont les sucs nutritifs sont tout préparés et peuvent agir sans nuire à l’élaboration de ceux qui appartiennent aux récoltes subséquentes. Cette propriété végétative s’épuisera pour féconder la terre ; les autres prendront une vigueur suffisante pour la remplacer, tandis qu’elle-même fera provision de nouvelles forces ; et de cette manière, on récoltera tous les ans aussi abondamment que si l’on ensemençait chaque année dans des terres neuves, parce que les alternats en seront bien compris et savamment combinés. Ainsi, dans cet amas confus de facultés productives, il en est de toutes prêtes et qui réclament leur mise en action, d’autres qui n’ont point encore assez de forces, mais qui travaillent chaque jour à en acquérir davantage ; d’autres enfin qui paraissent être destinées à demeurer éternellement dans leur état actuel, sans jamais