Page:Durand - La pomme de terre, 1834.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 27 —

savait qu’il pouvait remédier à cet inconvénient par un lavage en fabrique, analogue à celui de la fécule.

Il râpa en conséquence une nouvelle quantité de pommes de terre, mais à l’eau, comme s’il avait voulu en extraire la fécule ; et après le râpage, ayant laissé reposer cette eau pendant quatre heures, il la versa doucement jusqu’au farineux qui, au lieu d’un solide, comme de coutume, ne lui présenta qu’un brouet assez dégoûtant, où se trouvaient quelques copeaux de pommes de terre échappés à l’action du moulin. Il prépara un autre baquet, où il mit de l’eau claire pour un second lavage, et dans cette opération, au lieu de se servir d’un tamis de crin, il en prit un à larges mailles pour, en laissant passer tout le farineux, fécule et chair, ne retenir absolument que les copeaux. Il laissa encore reposer, et, comme la première fois, ayant vidé l’eau du baquet, il trouva le brouet un peu plus blanc et totalement débarrassé de ses copeaux. Il lui fit subir un troisième lavage dans ce même baquet qu’il remplit d’eau pure, et après un repos convenable, persuadé que le farineux était entièrement purgé de tout son suc, il le mit à égoutter sur un linge, le soumit à la presse et l’étendit sur des cadres, comme de la fécule. L’air de l’atmosphère était siccatif ; bientôt il eut une farine sèche et assez blanche, mais qui avait besoin de l’action d’un moulin pour en diviser