Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/34

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ce monde. Il signifie aussi l’ange qui est envoyé (mittitur) afin que, par ses mains, l’hostie soit offerte sur le sublime autel du Seigneur. Or, le sacrifice même, c’est-à-dire l’hostie est appelée messe (missa)[1], comme en quelque sorte si l’on disait (transmissa) qu’elle est transmise, savoir : d’abord, par le Père à nous, afin qu’elle habitât avec nous ; ensuite, par nous au Père, afin qu’elle intercède à son tour pour nous auprès de lui. Elle est encore transmise : premièrement, à nous, par Dieu le Père, par l’incarnation du Christ, son Fils, qui fut envoyé du ciel, et ensuite au Père par nous, par sa passion ; de même, dans le sacrement de l’autel, elle est transmise à nous : premièrement, par le Père, en vertu de la sanctification par laquelle il commença à être avec nous ; ensuite, au Père par nous, en vertu de l’oblation par laquelle il intercède pour nous auprès du Père. Car cette mission ou légation est seule suffisante et capable pour délier les inimitiés et les offenses qui sont entre Dieu et les hommes. Quand donc le diacre dit à la fin de la messe : « Ite, missa est, » c’est la même chose que s’il disait : « Retournez chez vous, » ou « Suivez le Christ, » parce que la messe ou l’offrande, c’est l’hostie du salut placée entre nos mains pour apaiser Dieu le Père.

XLIX. On peut aussi, et d’une autre manière, diviser la messe en quatre parties, selon l’Apôtre dans la Ie épître à Timothée, chap. ii. Le canon du Concile de Tolède la fait aussi consister et se renfermer en supplications, en oraisons, en demandes et en louanges ou actions de grâces, dont on expliquera les formules dans la cinquième partie, à l’article de Tierce. La première partie s’étend — depuis l’introït jusqu’à l’offertoire, et on lui donne le nom de supplications, c’est-à-dire prédications qui ont lieu avant que l’on commence à bénir les espèces (species). La seconde, jusqu’à la fin de l’oraison dominicale, savoir, à cet endroit : Libera nos, quœsumus, Domine, etc. (Délivre-nous, nous t’en supplions. Seigneur, etc.). La troisième, jusqu’à la communion, à savoir, selon [saint] Augustin, les orai-

  1. Voir la note 1 page 417).