Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXXI. Cependant, après avoir été dédiée une fois, l’église ne doit pas être reconsacrée de nouveau, à moins qu’elle n’ait été profanée ; ce qui arrive de trois manières. Premièrement, si elle a été brûlée de telle sorte que toutes ses murailles (ou la plus grande partie de ses parois) aient été décrépies ; mais, si le toit seulement ou quelqu’une de ses parties, les murailles demeurant entières ou du moins peu endommagées, a été brûlé, on ne doit pas la reconsacrer. Secondement, si toute l’église ou la plus grande partie est tombée d’un seul coup, et qu’elle ait été réparée tout-à-fait ou refaite avec d’autres pierres ; car la consécration de l’église consiste surtout dans l’onction extérieure, dans la conjonction des pierres et dans leur disposition, comme il a été dit dans le chapitre de l’Église et de ses parties. Mais si toutes les murailles sont tombées, non pas en même temps, mais successivement, et qu’elles aient été réparées, c’est censé la même église, et c’est pourquoi elle ne doit pas être reconsacrée, mais seulement exorcisée avec l’eau et réconciliée par la célébration d’une messe solennelle, quoique certains hommes sages et savants (sapientes) aient écrit qu’il fallait la reconsacrer. Troisièmement, l’église doit être reconsacrée si l’on doute qu’elle ait été consacrée autrefois, surtout si l’on n’a à ce sujet aucun écrit, ou peinture, ou sculpture, enfin nul témoin pour l’avoir vu ou pour l’avoir entendu raconter, ce qui (comme le disent quelques-uns) suffirait.

XXXII. De même, l’autel qui a été consacré une fois ne doit pas être reconsacré, à moins qu’il arrive qu’il soit profané ; ce qui a lieu, premièrement si la table, c’est-à-dire la tablette supérieure sur laquelle se fait surtout la consécration, a été dérangée ou changée dans sa forme, ou, par exemple, énormément brisée en plus de deux morceaux et par le milieu. Cependant, un cas aussi grave doit être, de droit, référé au jugement de l’évêque. C’est encore un cas très-grave si toute la structure de l’autel a été remuée et réparée ; cependant on ne