Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/149

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verse le reste de l’eau au pied de l’autel ; de même que dans l’ancien Testament on répandait le restant du sang dans la rigole, qui est la même chose que la base ou le pied de l’autel. Ce qui signifie que l’on remet aux mains de Dieu ce qui reste (quod residuum) et ce qui surpasse les forces humaines dans un si grand sacrement, et qu’on le confie à lui qui est le souverain prêtre, et dont le devoir des autres prêtres est de suppléer le défaut. Le sépulcre, ou le trou dans lequel on doit enfermer les reliques, représente l’urne d’or pleine de manne qui avait été placée dans l’arche du Témoignage, comme on l’a dit au chapitre de l’Autel. Or, ce genre de sépulcre, que quelques-uns appellent confession (confessio), c’est notre cœur, et on le consacre avec quatre croix faites de chrême,

XXII. Parce qu’il y a quatre vertus de décrites dans le livre de la Sagesse ; ce sont la prudence, la force, la tempérance et la justice, qui sont en quelque sorte quatre onctions que reçoit notre cœur lorsque, par le don du Saint-Esprit, il est préparé à recevoir les mystères des secrets du ciel. Et l’on fait ce sépulcre parfois à la partie supérieure de l’autel, et parfois au côté antérieur.

XXIII. Assurément, la consécration d’un autel stable, mais encore d’un hôtel de voyage ou portatif, n’a pas lieu sans qu’on y mette les reliques des saints, ou, lorsqu’on ne peut en avoir dans l’endroit où l’on se trouve, sans le corps du Christ. Car les reliques (reliquiœ), ce sont les exemples des deux Testaments, les auteurs qui traitent de la passion des martyrs et la vie des confesseurs qui nous ont été laissés (relicta) pour que nous les imitions. Nous les renfermons dans un coffre ou dans une châsse (capsa), lorsque nous les retenons dans notre cœur pour les imiter. Que si nous les entendons et les comprenons, et que nous ne les mettions pas en pratique, cela sert plus à notre condamnation (ad damnationem) qu’à notre salut, parce que ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi qui