Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/169

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porte l’Évangile sur sa poitrine, selon la coutume de certaines églises, présentant et montrant, comme l’intendant, la somme d’argent qui lui a été confiée. Dans quelques églises aussi, lorsque l’archevêque lui donne la crosse (virgam), il lui dit : « Va, prêche. » Et aussitôt il bénit le peuple ; ce qui indique que Moïse fut envoyé avec la verge en Égypte.

XXII. Les évêques ont encore accoutumé, au jour de leur consécration, de monter des chevaux couverts de housses blanches ; ce qui représente ce qu’on lit dans l’Apocalypse (chap. xix) : « Les armées qui sont dans le ciel le suivent sur des chevaux blancs. » Assurément, les troupes qui sont dans le ciel, ce sont les bons, et les hommes justes, et les prélats, qui chaque jour suivent, selon les vues célestes. Dieu dans toutes les bonnes œuvres qu’ils font ; et l’on dit à cause de cela qu’ils sont dans le ciel, parce qu’ils chérissent et cherchent les seuls biens célestes. Ce qui a fait dire à l’Apôtre : « Notre conversation est dans les cieux. » Ces armées, c’est-à-dire les hommes bons et justes, et les prélats, suivent Jésus, lorsque, par exemple, ils combattent en eux les vices par la correction, et dans leur prochain par l’admonition. Voilà pourquoi saint Jacques dit : « Celui qui aura fait revenir un pécheur de l’erreur de sa vie, délivrera son ame de la mort, etc. » Ces troupes montent des chevaux blancs et sont chastes dans leurs corps.

XXIII. On appelle chevaux les corps des bons, parce que, de même que les chevaux marchent selon la volonté du cavalier, ainsi les corps des justes se conduisent selon celle du Christ. Ces chevaux doivent être blancs ou couverts de blanc, c’est-à-dire que les corps des justes et des prélats doivent être chastes et purs. Car, s’ils ne sont pas chastes, ils ne peuvent pas suivre le Christ. Et saint Pierre dit : « Le Christ a souffert pour nous, vous laissant l’exemple, afin que vous suiviez ses traces, etc. » Les clercs (clerici) de la sainte Église romaine, d’après la déclaration de l’empereur Constantin (xcvi, dist. Constantinus),