Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jérôme, est un nom d’âge, et évêque un nom de dignité. Or, comme on le lit dans le livre des Nombres, il est recommandé à Moïse d’élire des prêtres (presbyteri), c’est-à-dire des vieillards (seniores) ; d’où vient qu’il est dit dans les Proverbes : « La gloire des vieillards, c’est leur chevelure blanche. » Ces cheveux blancs marquent la sagesse, dont il a été écrit : « La chevelure blanche des hommes, c’est la prudence. » Quoi qu’il en soit, nous ne lisons pas que les hommes de cette nation aient vécu plus d’années, depuis Adam jusqu’à Abraham, que ce dernier, et aucun autre n’a été appelé le premier presbuteros, c’est-à-dire vieillard, si ce n’est Abraham, que l’on est convaincu avoir vécu un tant soit plus grand nombre d’années. On ne donne donc pas aux prêtres le nom de presbyteri à cause de leur âge décrépit, mais de leur sagesse. De là vient que ces deux juges qui jugèrent faussement Suzanne sont appelés vieillards (presbyteri) ; mais ceux que maintenant on appelle prêtres (presbyteri) étaient autrefois nommés princes du peuple, comme Coré, Dathan et Abiron, et magistrats ou maîtres du temple, comme Nicodème et Gamaliel.

VI. Or, prêtre (presbyter) signifie en quelque sorte qui montre au peuple le chemin de la vie (prœbens iter), ou qui lui indique le bienheureux chemin (prœbens beatum iter) ou qui va de l’exil du monde à la patrie du Paradis. On parlera encore du prêtre au chapitre de l’Évêque.

VII. Et l’on appelle le prêtre (sacerdos) pontife (antistes), qui se tient devant (qui ante stat), parce qu’il n’a personne au-dessus de lui dans l’Église. On l’appelle aussi sacerdos, de sacrificare (sacrifier), parce qu’il consacre et sanctifie (quia consecrat et sanctificat). On l’appelle encore sacerdos, c’est-à-dire qui donne les choses sacrées (sacra dans), ou chef consacré (sacer dux), comme disent Bède et [saint] Grégoire (in Past., L II, cap. xviii). On appelle encore le prêtre (sacerdos) adorateur de la justice, selon cette parole : « Cujus merito quis nos sacerdotes appellans. »