Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/238

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VIII. Dans plusieurs endroits on appelle les prêtres (sacerdotes) chapelains (capellani), car de toute antiquité (antiquitus) les rois de France, lorsqu’ils allaient en guerre, portaient avec eux la chape (capam) du bienheureux Martin, que l’on gardait sous une tente qui, de cette chape, fut appelée chapelle (a capa, capella)[1]. Et les clercs à la garde desquels était confiée cette chapelle reçurent le nom de chapelains (capellani, a capella) ; et, par une conséquence nécessaire, ce nom se répandit, dans certains pays, d’eux à tous les prêtres. Il y en a même qui disent que de toute antiquité, dans les expéditions militaires, on faisait dans le camp de petites maisons de peaux de chèvre qu’on couvrait d’un toit, et dans lesquelles on célébrait la [sainte] messe, et que de là a été tiré le nom de chapelle (a caprarum pellibus, capella).

IX. Or, les prêtres (sacerdotes) des Gentils s’appelaient flamines, comme on l’a dit dans la préface de cette partie ; les prêtres (presbyteri) tiennent la place des édiles que l’on sait avoir existé chez les Gentils.

X. Assurément, selon la tradition canonique, lorsqu’on ordonne un prêtre, l’évêque le bénit, et tient sa main bénissante élevée sur sa tête ; tous les prêtres qui sont présents tiennent leurs mains dans la même position, auprès de celles du pontife, sur la tête du récipiendaire, en invoquant l’Esprit saint. Cette imposition de la main signifie l’exercice des œuvres du Saint-Esprit ; car la tête symbolise l’ame, les doigts figurent les dons du Saint-Esprit, et les mains les bonnes œuvres. On a dit, au chapitre du Diacre, pourquoi on impose la main au prêtre, puisque cette cérémonie a déjà eu lieu lorsqu’on l’ordonnait diacre. On oint encore d’huile les mains du prêtre, ce dont on a parlé dans la première partie, au chapitre des Onctions.

XI. Les prêtres (sacerdotes) représentent le Christ lorsqu’ils prient pour les péchés du peuple, et que par la pénitence ils réconcilient les pécheurs ; car ils sont médiateurs entre Dieu et

  1. Voir la note 27, page 412.