Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/242

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C’est pour cela que l’Apôtre dit : « Celui qui désire l’épiscopat « désire un grand travail. » Il ne dit pas un honneur, mais une fatigue, parce que l’évéque est élu non pas tant pour commander que pour servir. Le fauteuil (faldistorium) de l’évêque désigne la juridiction spirituelle qui est annexée à la dignité pontificale. Or, il ne doit pas l’exercer en juge, à moins qu’il ne siège sur le tribunal, ce que prouvent ces paroles du Seigneur, qui dit dans l’Evangile : « Les scribes et les pharisiens se sont assis sur la chaire de Moïse ; faites ce qu’ils disent, etc. » L’escabeau ou marche-pied désigne la puissance temporelle, qui doit être soumise à la puissance spirituelle, comme le prouve le pape Gélase (Extra, de major, et obed. solitœ, xcvi, dist. Duo. et c. seq., et Inn. iii) dans son épître décrétale. Et la puissance spirituelle foule aux pieds la temporelle par le moyen de la discipline de correction, quand elle s’écarte de la vérité par le péché [Extra y de julic. novit., XIII, dist. Valentinianus). D’où vient que le Psalmiste dit : « Jusqu’à ce que je réduise tes ennemis particuliers (inimicos tuos) à servir d’escabelle à tes pieds. »

III. Or, le pontife est le prince des prêtres ; il est en quelque sorte le pont et la voie de ceux qui le suivent. On l’appelle aussi le souverain prêtre et le très-grand pontife, comme on l’a dit ci-devant ; car il fait les prêtres et les diacres (levitas), il distribue et dispose les offices et les rangs de l’Église, et il est l’ordonnateur en chef de toutes choses, il indique ce que chacun doit faire. Auparavant, les pontifes étaient à la fois pontifes et rois, comme on en a touché un mot dans la première partie, au chapitre des Consécrations. Or, c’était la coutume des anciens que le pontife fut en même temps roi et prêtre : (sacerdos) ; d’où vient aussi que les empereurs romains s’appelaient pontifes.

IV. On donne encore au pontife le nom de prœsul (président), parce qu’il préside dans les conciles.

V. On l’appelle aussi antistes (prince), parce qu’il est avant