Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur office, et ils ne béniront pas le peuple avec leurs habits. »

XV. Et remarque que les portiers, les lecteurs, les exorcistes et les acolytes se servent d’habils blancs, à savoir : du surplis, de l’amict, de l’aube et de la ceinture ou baudrier, afin d’imiter les anges, ministres de Dieu, par la pureté de la chasteté, et qu’ils leur soient associés dans la chair glorifiée par l’Esprit, comme dans leurs robes blanches. De là vient qu’ils se servent plutôt de vêtements de lin, parce que, de même que le lin arrive à la blancheur par un grand travail, ainsi il est aussi nécessaire qu’ils parviennent par beaucoup de tribulations à la gloire du royaume des cieux.

XVI. Dans le Concile de Mayence (II, q. i, Episcopus, Presbyter), il fut établi que l’évêeque, lors de son ordination, recevrait l’orarium[1], la crosse et l’anneau ; le prêtre, l’orarium et la planète (chasuble) ; le diacre, l’orarium et la dalmatique ; le sous-diacre, la patène et la croix ; et, lorsqu’on les dégrade, ils perdentces insignes. Et dans le Concile de Tolède (dist. xciii, Diaconus) il fut statué, dans une session, que le diacre, au temps de l’offrande seulement, et quand il lit l’évangile, se servirait de l’aube, c’est-à-dire de la dalmatique.

  1. Jean de Janua dit sur ce mot : « Orarium est dérivé de ora, extrémité des habits, frange que l’on met à l’ourlet du bas d’un vêtement pour l’orner ; Orarium peut aussi se tirer de os, oris, la bouche ; et alors c’est un péplum, ou une bandelette qui entoure et couvre le tour du visage. » (V. Cathoticon parvum.) — Saumaise [ad Vopiscum, p. 409) : « Orarium, un ourlet de robe oi touret à mettre sur le visage. » — Mais c’est surtout un suaire ou mouchoi pour s’essuyer la bouche. — C’est encore, selon Alcuin (De divin. Offic. lib.) ï’étole du prêtre : « Orarium, id est stola, dicitur eo quod oratoribus, id est praedicatoribus concedatur. » — Orarium seu stola, in Statutis Ricuifi, episcopi Sues sionensis, cap. 7. — Aujourd’hui l’on pourrait donner le nom d’orarium à cette bande de linge qui garantit de la sueur du cou, le haut de l’étole. — Le Romain de Charité, Ms., en donne l’étymologie suivante dans ces trois vers :

     Bien ses que par un autre nom
    Apelle on l’estole orier,
    Car d’ovrer te fait labourier.

      V. Du Cange, voce Orarium, in Gloss. — Orarium, guimpe, selon D. Carpentier (suppl. ad Gloss.). — Livre de prières dans la Vie de saint Brocard, l. 1 ch. sept., p. 580, col.l, apud Boll., Act. SS. : « Sicut enim mercator quaestus causa proficiscens, libros et calculos secum defert, sic S. Brocardus, quacumque per gebat, orarium, breviarium et pater-noster secum portavit. »