Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/261

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regardant librement tout autour de nous, nous pensions à des choses défendues. La poitrine ou le cœur en est couvert, parce que l’esprit du prêtre doit être tout entier fixé à ce qui est sous ses yeux, et qu’il ne doit pas alors se laisser aller à penser librement à quelques pensées mondaines.

III. Enfin l'amict, dont le prêtre voile sa tête, signifie, en ce qui se rapporte à son chef (capiti), c’est-à-dire au Christ, ce qui est décrit dans l’Apocalypse, à savoir : que ce l’ange de Dieu « descendit du ciel couvert (amictum) d’une nuée ; » et dans Isaïe : « Voici que le Seigneur monta sur une blanche nuée. » Le Fils de Dieu, l’Ange du grand Conseil, en venant pour sauver le monde, se revêtit d’une nuée (amictus est), lorsqu’il cacha sa divinité dans sa chair. Or, la tête de l’homme, c’est le Christ ; et la tête du Christ, c’est Dieu. Donc, l’amict du prêtre signifie cette retraite de la chair, qui est symbolisée d’une manière encore plus formelle par ce voile que le Souverain Pontife met sur sa tête, et dont on parlera au chapitre des Chausses. Et, certes ! c’est par un sens magnifique que cet habillement des jambes et des pieds désigne la même chose que l’amict de la tête, parce que la divinité fut cachée dans la chair et se révéla par la chair. Car, lorsque Dieu était connu dans la Judée, et que son nom était grand en Israël, il étendit sa marche en Idumée, et révéla sa justice devant les nations. L’amict représente aussi ce voile dont les Juifs voilèrent la face du Christ en lui disant (S. Math., xxvi) : « Christ, prophétise-nous quel est celui qui t’a frappé. »


CHAPITRE III.
DE L’AUBE (36).[1]


I. Après l’amict, le prêtre revêt la chemise ou aube, qui, convenablement adhérente aux membres du corps, montre qu’il ne doit y avoir rien de superflu ou de dissolu dans la vie

  1. Voir la note 36, page 431.