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CHAPITRE IX.
DU HAUT-DE-CHAUSSE ET DU VOILE DE TÊTE.


Quant au haut-de-chausse (succinctorium), nous n’en disons rien autre chose que ce qui en a été dit dans la préface de cette partie, à propos de la ceinture et du cordon, sous lesquels on met cette partie du vêtement ecclésiastique.

I. Or, le pontife romain, après l’aube et le cordon, prend l’orale, c’est-à-dire un certain drap ou suaire qu’il met sur sa tête en forme de voile, et qu’il replie sur ses épaules et devant sa poitrine, suivant en cela la même conduite que le pontife de l’ancienne loi, qui, après sa robe de lin étroite et sa ceinture, revêtait l’éphod (ephod), c’est-à-dire le surhuméral, dont l’amict tient à présent la place.

II. Il prend aussi une croix suspendue à une chaîne à petits anneaux qu’il met à son cou et se place devant la poitrine. Le pontife de l’ancienne loi aussi portait sur le front une lame d’or, au lieu de laquelle le pontife de la nouvelle loi porte une croix sur sa poitrine ; et ainsi la lame d’or a cédé la place au signe de la croix, car le mystère que contenait en quatre lettres la lame d’or, la forme de la croix l’a expliqué dans ses quatre parties, selon ce que dit l’Apôtre : « Afin que vous compreniez avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur de ce mystère. » Donc le mystère que l’un (par la lame) portait sur le front, l’autre main-

    ad laudem Dei decorentur. (V. in lectionibus variis ad Anastasium Biblioth., p. 255.) Du Cange, au mot Manipula (n° 2), dit que c’est un ornement dont l’empereur Constantin accorda le privilège aux cardinaux, et croit qu’il s’agit ici de la mitre épiscopale. Ne pourrait-on pas penser que c’est plutôt une chaussure semblable à celle que désigne le terme de udo, qu’on lit dans le décret de Constantin, car Durand dit plus haut : Diaconi non debent uti… manipulis, id est calciamentis episcopalibus ? (V. dans Du Cange, Sandalia, n° 1.)