Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/297

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impérial. Car, parmi le peuple de Dieu, le sacerdoce a précédé la royauté, comme Aaron, le premier pontife, a précédé Saül, le premier roi, et Noé, Nembroth ; parce que, comme on le lit, le commencement du royaume de Nembroth fut à Babylone ; mais Noé éleva un autel au Seigneur et offrit des holocaustes dessus. Or, le seigneur Pape ne se sert du regnum qu’à certains jours et qu’en certains lieux ; jamais dans l’église, mais dehors.

IX. Enfin, pour ce qui se rapporte à notre chef (capiti), qui est le Christ, la mitre du pontife représente ce que le Prophète, parlant du Fils, dit au Père : « Seigneur, tu l’as couronné de gloire et d’honneur, etc. » C’est ce nom qui est au-dessus de tout nom, afin « qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur la terre et dans les enfers. » Car le nom du Seigneur était gravé sur la lame d’or qui ceignait le front du pontife, le tetragrammaton, dont nous déclarerons le mystère dans le chapitre des Ornements de l’ancienne loi. Donc, par la mitre qui couvre la tête nous comprenons cette suprême glorification du Christ, qui, à cause de sa divinité, est due à son humanité ; car, à cause de son pied on en adore l’escabeau : « Adorez (dit le Psalmiste) l’escabeau de ses pieds, « parce qu’il est saint. »

X. Et remarque que, comme le dit le pape Zacharie (De consecrat. distinct, i, Nullus), « l’évêque qui s’avance à l’autel pour prier, ou qui se tient debout devant la table sacrée, ou répand ses prières devant Dieu, dépose sa mitre et son bâton [pastoral], parce que l’Apôtre défend aux hommes de prier la tête voilée dans l’église, afin que, le voile étant tiré de devant leur face, ils contemplent la gloire du Seigneur. » Mais quand il se tourne vers le peuple pour le prêcher, il reprend les insignes qui doivent le rendre redoutable à ses yeux. De là vient aussi que Moïse plaidait la cause du peuple auprès de Dieu par ses prières, mais devant le peuple celle de Dieu le glaive en main.